Glossaire

La plupart des définitions et commentaires suivants sont empruntés aux écrits de Sri Aurobindo et de la Mère. (Glossaire tiré de « L’être psychique »)

Absolu (L’) – La réalité suprême de l’Être transcendant que nous appelons Dieu. La pensée indienne le nomme Brahman, la pensée européenne l’Absolu parce qu’il existe en soi et qu’il est indépendant et dégagé de toute relativité.

âdhâr (Âdhâra) – Un contenant ; un support ; la combinaison du mental, de la vie et du corps considérée comme un réceptacle de la conscience et de la force spirituelles.

agni (Agni) – Le feu ; le feu de la volonté, de la purification, de la tapasyâ, de l’aspiration à progresser et de la transformation ; aussi : le dieu du Feu ; la Volonté divine, inspirée par la divine sagesse et une avec elle, qui est le pouvoir actif et réalisateur de la Conscience-de-Vérité.

agni pâvaka – Le feu purificateur ; le feu psychique.

Âme – L’essence divine de l’individu. Voir Psyché et Être psychique.

Âme-de-Délice – L’être de toute félicité ou l’âme de toute-jouissance et de toute-productivité et l’Infini « Je Suis » de la Félicité.

Âme-de-Désir – l’âme de surface qui, en nous, est à l’œuvre dans nos besoins vitaux impérieux, nos émotions, nos facultés esthétiques et la quête mentale de puissance, de connaissance et de bonheur.

ânanda (Ânanda) – La félicité ; le délice ; la béatitude ; l’extase spirituelle ; le principe essentiel du Délice ; le Délice en soi qui est la nature même de l’existence transcendante et infinie.

annamaya purusa (Annamaya Pourousha) – l’être physique conscient ; l’être matériel.

aparâ prakrti (Aparâ Prakriti) – la Nature inférieure; la Nature dans la manifestation inférieure (mentale, vitale et corporelle) de l’Ignorance.

Ârya – La revue philosophique éditée à Pondichéry de 1914 à 1921 par Sri Aurobindo, dans laquelle furent publiées ses œuvres majeures.

Aspiration – L’appel de l’être à des choses plus élevées, au Divin, à tout ce qui appartient à la conscience plus haute ou conscience divine. Distinguer entre prière et aspiration : l’aspiration est don de soi sans rien attendre en retour, la prière comporte un élément de demande.

asura (Asoura) – Le Titan ; un être hostile qui appartient au plan du vital mentalisé. Adj. asourique.

âtman (Âtman) – Le Moi, ou Esprit sous ses deux aspects : suprême (param-âtman) et individuel (jîvâtman) ; la nature originelle et essentielle de notre existence ; le véritable et le plus haut Soi, le Moi ou Esprit pur et sans tache, non affecté par les souillures de la Vie, par le désir, l’ego ou l’Ignorance.

avatãr (Avatar) – Une incarnation divine; sens littéral du mot sanscrit: « descente » ; l’Avatar est celui qui vient ouvrir le Chemin pour l’humanité vers une conscience plus haute à un moment décisif de son histoire.

avidyâ (Avidyâ) – le principe cosmique de l’Ignorance ; la conscience de la séparation et de la division.

bhakta (Bhakta) – celui qui approche le Divin par la dévotion et l’adoration du cœur et suit le chemin yoguique de la dévotion.

bhakti (Bhakti) – la dévotion, adoration pour le Divin. Bien que généralement traduit par « dévotion » ce mot signifie davantage « amour pour le Divin » qu’attachement à la religion et aux pratiques religieuses.

bindu (Bindou) – un point (de concentration).

brahman (Brahman) – La Réalité ; l’Éternel ; l’Absolu ; l’Esprit ; l’Être Suprême ; celui en dehors duquel rien d’autre n’existe.

caitya purusa (Chaïtya Pourousha) – Le « Pourousha » du cœur, la personne psychique ; l’être psychique.

citta (Chitta) – La substance de base de la conscience mentale, vitale et physique, d’où proviennent les mouvements de pensée, d’émotion, de sensation, d’impulsions, etc.

Compassion – Le mouvement qui prend part à la douleur d’autrui. La Compassion divine agit pour tout et pour tous, elle consiste à mettre tous les hommes dans l’état où ils peuvent recevoir la Grâce. La compassion est un mouvement de conscience cosmique, une miséricorde spontanée, à distinguer de la pitié condescendante qui est un mouvement de l’ego. La pitié humaine est née de l’ignorance et de la faiblesse, elle est esclave des impressions émotives. La compassion divine comprend, discerne et sauve.

Concentration – L’acte de fixer sa conscience en un seul endroit ou sur un seul objet en la maintenant unifiée.

Connaissance (La) – La connaissance de l’unique Réalité ; la conscience de Vérité et d’Unité qui est le contraire de l’Ignorance (avidyâ).

Conscience – est une réalité inhérente à l’existence, qui n’est pas seulement le pouvoir de se percevoir soi-même et de percevoir les choses, elle est ou possède aussi une énergie dynamique et créatrice.

Conscience-de-Vérité – est la Vérité en possession d’elle-même et s’accomplissant elle-même par son propre pouvoir. Ce n’est que dans le Supramental que la pleine Conscience-de-Vérité fait son apparition. Elle nous montre toute la vérité de notre être et de notre nature sur tous les plans, mental, vie et corps. Elle agit sur eux avec patience et lenteur pour les perfectionner.

Conscience-Force – La Force qui bâtit les mondes; toutes les activités mentales, vitales, physiques dans le monde sont mises en mouvement par une Énergie universelle et résultent de son opération. C’est une Conscience-Force, pouvoir de l’Esprit Cosmique, qui élabore la vérité cosmique et individuelle des choses.

Conscience-Témoin – La conscience du Pourousha-Témoin, calme et détachée, qui observe les activités extérieures de la Prakriti (Nature).

Consécration – le don au Divin par l’être de tout ce qu’il est, de tout ce qu’il a, de tout ce qu’il fait, de tout ce qui lui vient, de toute son expérience et son progrès.

Conversion – La consécration est un processus par lequel on éduque la conscience à se donner au Divin. La conversion, en revanche, est un mouvement spontané de la conscience par lequel elle se détourne des choses extérieures pour s’orienter vers le Divin.

Corps subtil – Une existence matérielle plus subtile, située derrière notre corps de surface, et qui fournit la substance non seulement de notre enveloppe physique, mais aussi de notre enveloppe vitale et mentale.

Daïmon (« démon » de Socrate) – Le guide intérieur et être conscient qui, en Socrate, a commencé à s’imposer aux forces qui agissent sur lui. Cette maîtrise est devenue si complète qu’il peut en grande partie déterminer ses propres actions et peut même, dans certaines limites, non seulement en prévoir, mais en fixer les résultats, de telle sorte que ce qu’il veut se produira tôt ou tard.

devayâna – Le voyage des dieux ou vers les dieux.

dharma (Dharma) – La loi; la loi de l’être; la norme de Vérité; la règle ou loi d’action ; en Inde, l’ensemble de règles codifiant la conduite religieuse, sociale et morale ; conduite morale et loi vraie de l’individu et de la vie sociale.

Divin (Le) – La Vérité Suprême, l’Être Suprême dont tout provient et qui contient tout.

Ego – L’ombre et la projection de l’individualité spirituelle ; il implique une identification du vrai Moi au moi extérieur du mental, de la vie et du corps ; par conséquent, l’ego est mental, vital et physique.

Entité psychique – L’étincelle du Divin qui descend dans l’évolution en tant que Principe Divin en elle afin de soutenir l’évolution de l’individu sortant de l’Ignorance pour entrer dans la Lumière ; elle élabore, par sa croissance derrière le mental, le vital et le physique, un être psychique.

Enveloppe mentale, vitale et physique – Les trois enveloppes de la conscience en nous, qui sont : l’enveloppe matérielle annakosa, dans laquelle le contact physique et l’image sont reçus et formés ; l’enveloppe vitale ou nerveuse, prànakoça, dans laquelle il y a un contact nerveux ; et l’enveloppe mentale, manakofa, dans laquelle il y a un contact mental et formation d’images.

Esprit – Ce mot n’est pas employé ici dans son acception habituelle de « mental ». Il s’agit plutôt de la conscience essentielle au-dessus du mental, du Moi éternellement uni au Divin ; l’être existant en soi, dont font partie un pouvoir de conscience infini et une béatitude sans cause.

Étincelle de l’âme – L’étincelle du Divin qui soutient la masse obscure de la nature extérieure et autour de laquelle croît l’être psychique.

Être central – La partie du Divin dans l’homme qui soutient le reste et qui survit à travers la mort et la naissance. Cet être central a deux formes : en haut, il est le jîvâtman, notre être véritable, dont nous prenons conscience quand vient la connaissance de soi supérieure ; en bas, il est l’être psychique qui se tient derrière le mental, le corps et la vie. Le jîvâtman est au-dessus de la manifestation dans la vie et y préside ; l’être psychique est présent derrière cette manifestation et la soutient.

Être extérieur – L’être de surface en nous qui est constitué par le mental ordinaire extérieur, le vital extérieur et la conscience corporelle.

Être intérieur – L’être qui se trouve derrière le voile de l’ego ; il y a un être mental intérieur, un vital intérieur, un physique intérieur avec derrière lui, au plus profond, l’être psychique. L’être intérieur est l’être vrai.

Être le plus intérieur voir Être psychique.

Être psychique – L’âme en évolution dans l’individu ; lorsque la psyché, étincelle du Divin présente dans toute vie et matière, commence à élaborer une individualité au cours de l’évolution, cette individualité psychique est appelée l’être psychique. Voir aussi Psychique.

Être vrai – C’est le Pourousha, ou Être Conscient. La projection du Divin, qui soutient la Prakriti ou Nature aux différents niveaux de l’être, mental, vital, physique. L’être véritable [est] une parcelle du Divin, issue de la Mère du monde et instrument de la manifestation.

Évolution – L’émergence progressive de l’Esprit hors de la densité de la conscience matérielle et la révélation progressive de Dieu hors de cet être humain, animal en apparence.

Forces hostiles (adverses, anti-divines) – Les forces qui tentent de tout pervertir et qui sont en révolte contre le Divin et opposées au Yoga.

Force (La) – La puissance de l’Être en mouvement ; la Force divine.

Force-de-Vie – L’énergie vitale pure ou énergie de vie, en sanscrit prâna.

hrdayé guhâyâm – la chambre secrète du cœur.

Ignorance (L’) – L’ignorance de l’Unité ; la conscience séparatrice et le mental et la vie égoïstes qui en découlent, et tout ce qui est naturel à la conscience séparatrice. Voir aussi vidyâ et vidyàlavidyâ.

Immortalité – L’immortalité, dans son sens fondamental, ne veut pas dire une sorte de survie individuelle de la mort du corps ; nous sommes immortels par l’éternité de l’existence de notre moi qui n’a ni commencement ni fin. La perpétuation de la forme — celle du corps humain — dont la potentialité existe déjà dans la force yoguique, mais dont la réalisation dépend de la supramentalisation de ce corps, c’est-à-dire de la manifestation de la Conscience-de-Vérité dans et par le corps.

Inconscience (L’) (l’Inconscient) – l’Inconscience est la base sur laquelle repose le monde de la matière ; le Suprême dans Sa manifestation cosmique, parce qu’il est l’Infini et qu’il n’est pas limité, manifeste en lui-même, — conscient d’innombrables possibles — quelque chose qui semble être le contraire de lui-même, quelque chose où il peut y avoir Obscurité, Inconscience, Inertie, un manque de Sensibilité et d’Harmonie, une Désintégration.

Individualité psychique voir Être psychique.

îsvara sakti (Îshwara Shakti) – Le principe duel du Seigneur (Îshwara) et sa puissance exécutrice (Shakti).

Jivãtman – L’aspect individualisé de l’Âtman, qui soutient l’être vivant dans son évolution de naissance en naissance. Voir aussi Être central.

jnâna – Ce terme est toujours utilisé dans la philosophie indienne et le yoga avec le sens de « connaissance de soi » ; c’est la lumière par laquelle nous croissons intérieurement et devenons notre être vrai. Ce n’est pas une connaissance scientifique, psychologique, éthique, esthétique ou profane, c’est une vision de l’âme et un vécu total par la puissance de l’être intérieur.

karma (Karma) – L’action ; les œuvres ; le principe de causalité qui détermine la nature des vies successives de l’âme ; la force résultant des actions accomplies dans le passé, surtout dans les vies antérieures. Adj. karmique.

ksara puruça (Kshara Pourousha) – L’âme dans la nature ; l’esprit dans sa mutabilité et le devenir du phénomène cosmique.

Lumière (La) – C’est avant tout une manifestation spirituelle de la Réalité divine qui illumine et qui crée ; la lumière spirituelle n’est pas la connaissance, mais l’illumination qui vient d’en haut et qui libère l’être de l’obscurité.

manomaya purusa (Manomaya Pourousha) – la personne mentale ; l’être mental.

màyâ – Dans la langue des Védas, la Connaissance créatrice ; par la suite, le Pouvoir d’Illusion, le monde manifesté étant alors considéré comme une irrémédiable illusion dont il faut se défaire en s’immergeant dans l’unique Réalité transcendante.

Mental (Le) – Dans son emploi courant, ce mot recouvre sans distinction de sens la conscience dans son ensemble ; l’homme est un être mental qui intellectualise tout. Mais dans le langage du yoga, les termes « esprit » et « mental » désignent plus particulièrement la partie de la nature qui est liée à la cognition et à l’intelligence, aux idées, aux perceptions mentales, ou aux pensées, aux réactions de la pensée aux choses, aux vrais mouvements et formations mentales, la vision et la volonté mentales, etc., qui font partie de son intelligence. Le mental comprend trois parties : le mental proprement dit, le mental vital et le mental physique.

Mental intérieur – Ce qui se trouve derrière le mental de surface, notre mentalité ordinaire ; il fait partie de l’Être intérieur. Voir aussi Être intérieur.

Mental supérieur – L’un des plans du mental spirituel, le premier et le plus bas de ces plans de la conscience spirituelle.

Mental vital (Le) – Une sorte de médiateur entre le vital et le mental proprement dit ; partie de la nature du mental dont la fonction est de prévoir, de rêver ou d’imaginer ce qui peut être fait.

Moi (Le) – Notre être qui existe par lui-même ; l’Existence consciente essentielle, une en tous.

mokça (Moksha) – Dans la langue ordinaire le mokça signifie le renoncement non seulement à la conscience séparatrice de l’ego, mais à toute la conscience active, une dissolution de notre être en le Brahman suprême. Il s’agit donc d’une délivrance de l’ignorance, de l’illusion (mâyâ). Cette libération spirituelle entraîne aussi la libération du cycle des naissances dans un samâdhi (extase) dont on ne revient pas.

Monde mental – Un monde d’existence mentale, dans lequel ni la vie ni le corps ne sont les premiers déterminants.

mukti (Moukti) – La libération : le sentiment d’être libéré comme d’une prison accompagne toujours l’émergence de l’être psychique ou la réalisation du moi au-dessus. C’est pourquoi il est appelé moukti (libération). C’est une libération dans la paix, le bonheur, la liberté de l’âme qui n’est pas assujettie par les mille liens et soucis de la vie extérieure dans l’ignorance.

Nature – voir prakrti.

nirvana (Nirvana) – L’anéantissement du moi personnel (sens étym.), de l’ego, du désir et de l’action égoïste et mentale ; l’immersion dans l’Existence infinie.

Oupanishad(s) – voir upanisad.

pãpa (Pâpa) – Péché, indignité.

paramesvara (Parameshwara) – Le Suprême en tant que Seigneur et Maître de l’Univers.

parãprakrti (Paraprakriti) – La Nature Suprême; une Conscience-Force suprême, pouvoir infini, conscient et éternel de l’Être existant en soi ; elle manifeste le Divin sous son aspect de multiplicité.

parâprakrtir jîvabhùta (Paraprakritir Jivabhouta) – La Nature supérieure qui est devenue les moi individuels (ou les jîvâtmans).

Perfection – Dans son acception yoguique, veut dire une croissance hors de la nature inférieure non divine en une nature supérieure et divine. La vraie perfection spirituelle n’est pas tellement une question de forme ; elle appartient à la substance même de la conscience et a comme elle une harmonie complète avec la Conscience divine, et une faculté de s’adapter à tout instant d’une manière libre et souple à la Volonté divine ; ses formes et les formes de son action ne sont pas si faciles à voir et à apprécier. Le mot « vertueux » ne s’applique pas à ses mouvements : ils sont justes simplement parce qu’ils sont à l’unisson du Divin.

Personnalité – n’a pas ici le sens habituel. Il s’agit plutôt d’un ensemble complexe de la Nature, aux couches multiples, avec des strates à l’intérieur de chaque couche ; une formation mentale, vitale, physique temporaire que la véritable Personne, l’être psychique, projette à la surface.

Personnalité de l’âme – l’être psychique ou la forme d’âme qui s’élabore au cours de l’évolution et passe de vie en vie jusqu’à ce que tout soit prêt pour une évolution plus haute au-delà de l’Ignorance.

Personnalité psychique – voir Personnalité de l’âme.

Personne – la vraie Personne n’est pas cette personnalité de surface aux traits immuables à laquelle on donne en langage ordinaire le nom de « personne » ou de « personnalité ». La vraie Personne est la personne intérieure, l’être psychique qui survit à la mort et préexiste à la naissance. Elle est hors du temps.

Physique (Le) – la partie la plus extérieure de l’être ; toute chose possède une partie physique — il y a un mental physique, un mental du corps ; l’être émotif possède aussi une partie physique.

Physique intérieur voir Être intérieur.

Physique subtil – une enveloppe plus subtile, la plus proche du physique, qui entoure le corps, lui ressemble et contient une conscience plus subtile. Le [plan du] physique subtil a une liberté, une souplesse, une intensité, un pouvoir, une couleur, un jeu vaste et multiple (il contient des milliers de choses qui n’existent pas ici) et dont, jusqu’à présent, nous n’avons aucune possibilité sur terre.

Physique vital – la partie nerveuse de l’être ; la force-de-vie dans laquelle sont étroitement emmêlés les réactions, désirs, besoins, sensations du corps.

pitryâna – la voie des Ancêtres, qui devait conduire aux mondes inférieurs où arrivaient les Ancêtres qui appartiennent encore à l’évolution dans le monde de l’Ignorance.

Plan/Monde vital – le monde de l’existence régi par le désir et la satisfaction des impulsions ; monde-du-désir.

Plans supérieurs (situés au-dessus de la tête) – les états successifs, niveaux, plans ou degrés de pouvoir au-delà de notre mental normal, cachés dans nos parties supra- conscientes ; les niveaux supérieurs du mental ; les degrés de la conscience et de l’expérience spirituelles.

prakrti (Prakriti) – la Nature ; Nature-Force ou Énergie active et exécutrice du cosmos par opposition à l’Âme ou être conscient qui est le témoin et le soutien (purusa).

prâna – voir Force-de-Vie.

prânamaya purusa (Pranamaya Pourousha) – l’être vital vrai.

Présence – le sens et la perception du Divin comme d’un Être dont la présence est ressentie dans l’existence et la conscience.

Psyché – l’âme ; l’essence de l’âme ; étincelle du Divin qui est là, en toute chose.

Psychique (adj.) – ce qui est de l’âme, ou se rapporte à l’âme. Sri Aurobindo emploie ce mot, qui vient du grec « psyché », pour désigner tous les mouvements et expériences de l’âme, ceux qui montent du psychique ou touchent directement le psychique. Ce terme ne réfère pas à toutes les expériences plus intérieures ou toutes les expériences anormales où prédominent le mental et le vital. Ces expériences psychologiques sont alors appelées : expériences de surface, expériences occultes, non psychiques.

Psychique (Le) – l’être psychique ; (quelquefois) l’essence psychique. Adj. psychique.

punya (Pounya) – ce qui est bon ; la vertu ; le mérite.

Purification – le processus qui consiste à éliminer progressivement de l’être le mélange entre les trois parties de la nature inférieure (physique, vitale et mentale) et à rétablir leur fonctionnement juste. Il devient alors possible d’orienter l’être exclusivement vers le Divin. Au début la purification dépend surtout de l’effort personnel. Puis, lorsque la consécration et le don de soi au Divin deviennent complets, une intervention rapide de la Grâce devient possible.

purusa (Pourousha) – la Personne ; l’Être Conscient ; l’Âme Consciente ; l’Être essentiel soutenant le jeu de Prakriti.

purusa antarâtman (Pourousha Antarâtman) – l’Être Conscient en tant que moi intérieur ou âme.

Rakshasa – un être hostile. Adj. rakshasique.

sâdhak (Sâdhaka ou Sâdhak) – celui qui suit la sâdhanâ ou discipline yoguique.

sâdhattâ (Sâdhanâ) – la pratique du yoga et sa discipline ; la pratique du yoga par laquelle la perfection (siddhi) est atteinte au moyen d’une discipline appropriée à la nature du sâdhak. Dans le Yoga Intégral, c’est le Divin qui fait la sâdhanâ, dont la base est la soumission du disciple à l’action de la Force Divine.

samatâ (Samatâ) – l’égalité (d’âme) ; l’équanimité.

sarva bhùtâni (Sarva Bhoutâni) – toutes les existences.

Srâddha (Shrâddha) – littéralement « foi » en sanscrit. Ce mot veut dire croyance et acceptation dynamiques et complètes. La foi est ressentie dans tout l’être. Il y a une foi physique, vitale, mentale et psychique. La foi psychique ouvre au contact direct du Divin et aide à amener l’union et la soumission. La foi est, pour l’âme, le témoignage de quelque chose qui n’est pas encore manifesté, accompli ou réalisé, mais que cependant Celui en nous qui sait, même en l’absence de toute indication, ressent comme vrai ou suprêmement digne d’être recherché ou accompli.

siddhi (Siddhi) – la perfection ; la réalisation ; l’accomplissement des buts de la discipline de soi dans le yoga ; ce mot a aussi le sens de pouvoir occulte.

Sincérité – veut dire l’établissement d’une honnêteté et une harmonie complètes entre la volonté et les actes. La sincérité dans le sâdhak veut dire que son aspiration pour le Divin est réelle et qu’il refuse toute volonté ou impulsion autres que celles du Divin ; cela veut dire aussi qu’il ne permet à aucune partie de son être de contredire l’aspiration la plus élevée pour le Divin. C’est seulement par l’effort spirituel qu’on peut y parvenir.

Soumission – signifie consacrer au Divin tout ce qui est en soi, lui offrir tout ce que l’on est et tout ce que l’on a, ne pas insister sur ses idées, ses désirs, ses habitudes etc., mais permettre à la Vérité de les remplacer par sa connaissance, sa volonté et son action partout.

Subconscient (Le) – est cette partie tout à fait submergée de notre être où il n’y a ni pensée ni volonté, ni sentiment consciemment éveillé et cohérent, ni réaction organisée, mais qui pourtant reçoit obscurément les moindres impressions et les emmagasine ; c’est là aussi que peuvent surgir en rêves, ou même à l’état de veille, toutes sortes d’impressions et de mouvements habituels et invétérés qui se répètent grossièrement ou se déguisent sous d’étranges formes. Le Subconscient est le support de l’action habituelle et le masque d’une nature fausse imposée par l’Ignorance.

Subliminal (Le) – est un terme général employé pour toutes les parties de l’être qui ne sont pas à la surface de veille. A distinguer de « Subconscient » qui est très souvent utilisé dans ce sens par les psychologues européens parce qu’ils ne connaissent pas cette différence. Le subliminal en l’homme est la partie la plus grande de sa nature ; il est conscient et plus grand que la conscience de veille. C’est l’être intérieur dans son ensemble, et il comprend le mental intérieur, le vital intérieur, le physique intérieur, soutenus par l’âme ou être psychique.

Supramental (Le) – la Conscience-de-Vérité pleine et entière de la Nature Divine, dans laquelle il n’y a pas de place pour la division et l’ignorance. Son caractère fondamental est la connaissance par identité ; pouvoir dynamique, le Supramental est une pleine lumière et une connaissance supérieure à toute substance ou mouvement mentaux; dans le Supramental, les divisions mentales et les oppositions cessent, les problèmes créés par notre mental, qui divise et fragmente la réalité, disparaissent et la Vérité est perçue comme un Tout lumineux.

Surmental (Le) – le plan du mental situé directement sous le Supramental ; le Surmental est le délégué de la conscience supramentale, son délégué auprès de la conscience cosmique.

tamas (tamas) – l’un des trois modes bu qualités (guna) de la Nature : le tamas est la force d’inconscience et d’inertie ; il se traduit par l’incapacité et l’inaction. Les deux autres modes de la Nature sont: rajas, le principe du mouvement, de l’effort et de la passion, et sattva, le principe de l’équilibre et de la lumière.

tapasyâ – la concentration de la volonté et de l’énergie pour maîtriser le mental, le vital et le physique afin dé les transformer, de faire descendre la conscience supérieure, ou de réaliser un but yoguique, un objectif élevé.

Transformation – un changement de conscience radical, complet et d’une espèce particulière, conçu de manière à amener un pas en avant puissant et sûr dans l’évolution spirituelle de l’être, d’une qualité plus grande et plus haute, d’une envolée et d’une totalité plus grandes que ce qu’il est advenu quand l’être mental est apparu pour la première fois dans le monde animal et matériel.

upanisad (Oupanishad(sl) – les Écritures hindoues sacrées ; elles font partie du corps de la philosophie du Védanta,

Vital (Le) – la Nature de la Vie, faite de désirs, de sensations, de sentiments, de passions, des énergies de l’action, de volonté du désir, des réactions de l’âme-de-désir et de tout le jeu des instincts de possession et apparentés, tels que la colère, la peur, la cupidité, la convoitise, etc. Dans la vie spirituelle, c’est un pouvoir indispensable (à la réalisation) qui est un excellent serviteur, mais un mauvais maître.

Vérité – la Vérité n’est ni dans la séparation ni dans l’uniformité. La Vérité est dans l’unité, elle se manifeste au travers de l’unité. Intellectuellement, la Vérité est le point où les opposés se rencontrent et se rejoignent pour faire une unité. Pratiquement, la Vérité est la soumission de l’ego pour rendre possibles la naissance et la manifestation du Divin.

Vérité éternelle – tout commence à partir du Divin depuis l’Eternel, depuis l’Infini, tout demeure en cela seulement et en cela seul, tout prend fin ou culmine dans le divin Éternel et Infini.

Vérité intérieure – la vérité de l’être psychique.

Vie (La) – voir Force-de-Vie.

Vidyâl/vidyâ – traduits généralement par connaissance et ignorance, sont en réalité des états de conscience, les deux aspects de mâyâ, la puissance idéative et formative ; plus précisément, ce sont respectivement la conscience de l’unité et la conscience de la multiplicité.

Vital intérieur voir Être intérieur.

Vital physique (Le) – la partie nerveuse de l’être ; la force-de-vie étroitement imbriquée dans les réactions, désirs, besoins et sensations du corps.

yoga (Yoga) – vient du sanscrit jug qui veut dire « union ». Le yoga est l’union de l’âme avec l’être immortel, la conscience et la félicité du Divin ; la recherche consciente de cette union ; toute discipline au moyen de laquelle on tente de sortir des limites de la conscience mentale ordinaire pour entrer dans une conscience spirituelle plus vaste. Tout yoga tend vers l’union avec le plus-haut, le Moi, l’Esprit, le Divin, quel que soit le nom ou l’aspect qui est saisi de l’Un Éternel et Infini. Voir aussi Yoga Intégral.

yogadrsti (Yogadrishti) – le pouvoir de vision yoguique.

Yoga Intégral – l’union (yoga) de toutes les parties de l’être avec le Divin, qui résulte en une transmutation de tous leurs éléments, à présent discordants, en l’harmonie d’une conscience et d’une existence divines plus hautes ; ce yoga implique non seulement la réalisation de Dieu mais aussi une entière consécration et un changement complet de la vie intérieure et extérieure, jusqu’à ce qu’elle soit prête à manifester la conscience divine et à faire partie de l’œuvre divine.

Le Yoga intégral est aussi appelé Pourna Yoga, c’est-à- dire yoga complet, qui suit la voie quadruple, c’est-à-dire : le Yoga de la Connaissance (Jnâna) pour le mental, le Yoga de la Dévotion (Bhakti) pour le cœur, le Yoga des Œuvres (Karma) pour la Volonté et le Yoga de la Perfection de Soi pour toute la nature. Le Pourna Yoga comporte deux aspects principaux : tout d’abord, l’acceptation du monde comme étant la manifestation du Pouvoir Divin, et non son rejet en tant qu’erreur ou illusion ; ensuite, le caractère de cette manifestation en tant qu’évolution spirituelle, le yoga étant un moyen de transformer le mental, la vie et le corps en des instruments de perfection spirituelle et supramentale.

yogin (Yogi/yogin) – celui qui pratique le yoga dans le but d’atteindre la siddhi ou réalisation ; aussi celui qui est établi dans la réalisation. La différence entre le yogi et l’homme ordinaire tient à ce que le yogi cherche à substituer à l’action en lui de la nature inférieure qui agit par l’ego et la division, l’action intégrale de la Nature supérieure qui agit par Dieu et l’unité.

Zone Intermédiaire – est un état où se trouve le sâdhak quand il dépasse les limites de son propre mental personnel incarné. Il entre alors dans un vaste domaine où se déroulent des expériences qui ne sont pas la vérité bornée, solide, physique des choses, mais ne sont pas encore non plus la vérité spirituelle des choses. S’il passe au travers, il découvre ce que c’était, à savoir une région frontalière où tous les mondes se joignent: mental, vital, physique subtil, pseudo-spirituel, mais il n’y a là aucun ordre ni aucune prise solide, c’est un passage entre le domaine physique et les véritables domaines spirituels.