Des nuits utiles
Dans cet extrait de L’Agenda – Volume 1, la Mère donne des conseils à Satprem pour un meilleur sommeil, pour rendre des nuits utiles.
C’est un texte d’une très grande richesse et qui peut servir à beaucoup d’entre nous dans la sâdhanâ.
J’ai remanié la structure du texte (sans en modifier le contenu), pour une approche pratique. Pour lire l’extrait en entier, voir ici.
Pourquoi se réveille t-on fatigué ?
Mère explique que « si on se réveille fatigué le matin, c’est à cause du tamas (l’inertie) pas autre chose: une masse formidable de tamas […] Et c’est inévitable tant que le corps n’est pas transformé. »
« Et c’est le tamas qui fait le mauvais sommeil. Il y a deux sortes de mauvais sommeil : le sommeil qui vous alourdit, vous abrutit, comme si on perdait tout l’effet de l’effort que l’on a fait la journée précédente; et le sommeil qui vous éreinte, comme si on avait passé son temps à se battre. »
Le but du sommeil
« Et au fond, le seul but du sommeil c’est que le corps puisse assimiler l’effet de la transe, que cet effet soit accepté partout et que le corps fasse son travail naturel de la nuit en éliminant les toxines. »
« Sri Aurobindo disait (et c’est ce que je faisais sans savoir que c’était cela) que la vraie raison du sommeil, la raison yoguique, c’est de remettre la conscience en contact avec le Sat-Chit-Ananda. »
L’importance du sommeil conscient
« L’utilisation des nuits est une chose excellente qui a un double effet: un effet négatif, ça vous empêche de retomber en arrière, de perdre ce que vous avez gagné (ça, c’est pénible), et un effet positif: vous faites un progrès, vous continuez votre progrès. On utilise la nuit; alors il n’y a plus trace de fatigue.
Deux choses à supprimer : tomber dans l’abrutissement de l’inconscience, avec toutes ces choses du subconscient et de l’inconscient qui remontent, vous envahissent, vous pénètrent; et une suractivité vitale et mentale où l’on passe son temps à se battre littéralement – des batailles terribles. Les gens en sortent moulus, comme s’ils avaient reçu des coups – et ils les ont reçus, ce n’est pas «comme si»! Et je ne vois qu’un moyen, c’est de changer la nature du sommeil. »
La détente
« Pour moi, je me couche très tôt : à huit heures. […] il faut s’étendre à plat et relâcher tous les muscles, tous les nerfs (c’est une chose qu’on peut apprendre facilement), faire ce que j’appelle «le chiffon» sur le lit: qu’il ne reste plus rien. Et si on peut faire cela avec le mental aussi, on se débarrasse de tous les rêves imbéciles qui font que l’on est plus fatigué au réveil que quand on s’est couché: c’est l’activité cellulaire du cerveau qui continue sans contrôle et cela fatigue beaucoup. Donc, une détente totale, une sorte de calme complet, sans tension, où tout est arrêté. Mais ce n’est que le commencement. »
Réciter un mantra
« Après cette détente, j’ai pris l’habitude de répéter mon mantra. »
Mère parle d’un mantra « ou n’importe quel mot qui a un pouvoir pour vous, une parole qui jaillit du cœur spontanément comme une prière et qui résume votre aspiration. »
« Après cette détente sur le lit et un don de soi aussi total que possible, de tout, du haut jusqu’en bas, et une suppression aussi totale que possible de toute résistance de l’ego, on commence à répéter le mantra. Au bout de deux-trois répétitions, je suis en transe (au commencement il me fallait plus longtemps). Et de cette transe, on passe dans le sommeil : la transe dure aussi longtemps qu’elle doit durer et, tout naturellement, spontanément, on passe dans le sommeil. Mais quand on revient de ce sommeil, on se rappelle de tout ! Le sommeil a été comme une continuation de la transe. »
« Même pour ceux qui n’ont jamais été en transe, il est bon de répéter un mantra (ou une parole, une prière) avant de s’endormir. Mais il faut que les mots aient une vie en soi (je ne veux pas dire une signification intellectuelle, rien de ce genre, mais une vibration). Et sur le corps, l’effet est extraordinaire; ça se met à vibrer, vibrer, vibrer… et tranquille, on se laisse aller, comme si on voulait s’endormir. Et le corps vibre de plus en plus, de plus en plus, de plus en plus, et on s’en va.
Ça, c’est la guérison du tamas. »
Couper son sommeil en tranches
« J’ai remarqué que si on coupait son sommeil en tranches (c’est une habitude à prendre), les nuits s’améliorent. C’est-à-dire qu’il faut pouvoir revenir à sa conscience normale et à son aspiration normale à certains intervalles, revenir à l’appel de la conscience… Mais il ne faut pas se servir d’un réveil! Quand on est en transe, ce n’est pas bon d’être secoué.
Au moment de s’en aller, on peut faire une formation, dire: «Je me réveillerai à telle heure» (on fait cela très bien quand on est enfant).
Pour la première couche de sommeil, il faut compter au moins trois heures; pour la dernière, une heure suffit. Mais la première doit avoir trois heures minimum. Au fond, il faudrait rester couché au moins sept heures: en six heures on n’a pas le temps de faire grand-chose (naturellement, je me place au point de vue de la sâdhanâ, pour rendre les nuits utiles). »
« Mais vraiment, normalement, on ne doit se réveiller que quand le Contact a été établi. C’est pour cela qu’il est très mauvais de se réveiller d’une façon artificielle (avec un réveil, par exemple), parce qu’on perd sa nuit. »
Comment organiser sa nuit ?
« Pour moi, maintenant, ma nuit est organisée : je me couche à 8 heures et me lève à 4, ce qui fait une très longue nuit, coupée en trois tranches. Et je me lève ponctuellement à 4 heures du matin; mais je suis toujours éveillée dix minutes ou un quart d’heure avant, et je fais la révision de la nuit: les rêves, les activités, etc., si bien que quand je me lève, je suis pleinement active. »