Agissements des forces hostiles

Categories: Extraits, Sri Aurobindo2,6 min read

En ce moment, les forces hostiles sont très actives, aussi bien la journée que la nuit, et mes journées sont empreintes d’une certaine lourdeur.

Je lutte contre un fort découragement, un dégoût pour ce monde, des peurs, de la confusion. Les suggestions me harcèlent et le corps est douloureux (surtout au niveau des genoux, le centre du subconscient corporel).

Et puis, « le hasard » amène un texte qui recentre. L’extrait ci-dessous est une lumière qui est venue me guider et me donner un nouveau souffle. Il vous apportera peut-être aussi une autre vision.

« C’est sans aucun doute la force hostile au Yoga et à la réalisation divine sur la terre qui agit sur vous en ce moment. C’est la force (une seule force et non de nombreuses) qui circule ici à l’Ashram et s’est répandue de l’un à l’autre. Avec certains, comme Barin, V. et Prashanta, elle a réussi ; d’autres l’ont rejetée et ont pu libérer la lumière de leur âme, s’ouvrir dans cette lumière à la proximité et la constante présence de la Mère, la sentir travailler en eux, et aller de l’avant dans un constant progrès spirituel. D’autres luttent encore, mais en dépit de l’âpreté de leur combat, ils ont été capables de rester fidèles à l’appel divin qui les a conduits ici.

Qu’il s’agisse bien de la même force hostile, même si elle n’était pas visible et palpable pour nous, se révèlerait dans le simple fait qu’elle insuffle toujours les mêmes suggestions dans l’esprit de ses victimes. Ce qui la signale surtout, c’est toujours cette impulsion de quitter l’Ashram, de s’éloigner de la mère et de moi-même, de sortir de l’atmosphère d’ici, et tout de suite. Car cette force ne veut pas laisser le temps à la réflexion, à la résistance, au Pouvoir salvateur, de se faire sentir et d’agir. Ses autres signes sont le doute, la dépression tamasique (Tamas : inertie), un sentiment exagéré d’impureté et d’inaptitude, l’idée que la Mère est lointaine, ne se soucie pas de vous, ne donne pas ce qu’elle devrait, n’est pas divine, avec d’autres suggestions similaires accompagnées d’une incapacité à sentir sa présence ou son aide, l’impression que le yoga n’est pas possible ou ne se fera pas dans cette vie, le désir de s’en aller et de faire quelque chose dans le monde ordinaire – la suggestion variant selon l’esprit de la personne. Si ce n’était pas l’oeuvre de cette unique force hostile invariable, on ne trouverait pas cette exacte similarité dans tous les cas. Chaque fois, ce sont les mêmes obscurités jetées sur l’intelligence, les mêmes mouvements subconscients du vital amenés à la surface, les mêmes impulsions irrationnelles poussant à la même action – le départ, le renoncement à la vérité de l’âme, le refus de l’Amour Divin et de l’Appel Divin. »

Extrait de « Sri Aurobindo & Dilip Kumar Roy – Correspondance 1929-1933 »

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