S’élever au-dessus du cyclone

Categories: Extraits, Mère, Sâdhanâ3,3 min read

La nuit a été très difficile dans le corps, palpitations très fortes. Une telle intensité !

Est-ce que c’est ce que Satprem appelle une « attaque cardiaque » ?

À l’endormissement, dès que je partais dans le sommeil, j’avais la sensation de ne plus pouvoir respirer, ni de bien avaler ma salive, et je revenais à moi en sursaut.

Malgré l’épuisement, je me suis levée. Enfin, un peu grâce aux chats qui sont venus dans la maison et ont miaulé. Ma première réaction a été de m’énerver et je me suis souvenue de cette phrase de Mère : « Seigneur, que ta Volonté soit faite. »
Si c’est ce que Tu veux alors, je me lève.

Je me suis fait à manger et une demi-heure après je me suis recouchée, avec plus de facilités…

Ce matin, au réveil, je lis ce passage des Entretiens de Mère. Très aidant pour ce que je traverse. Je l’avais un peu perçu dans ce que j’ai vécu hier, mais là c’est beaucoup plus clair.

C’est la condition terrestre, et elle n’est pas très brillante. Mais pour nous, il nous reste une possibilité (je vous en ai déjà parlé plusieurs fois) : même si, en dehors, les choses se gâtent tout à fait et que la catastrophe ne puisse pas être évitée, il nous reste à nous (je veux dire, ceux pour qui la vie supramentale n’est pas un vain rêve, ceux qui ont la foi en sa réalité et l’aspiration de la réaliser ; je ne veux pas dire nécessairement ceux qui sont réunis ici à Pondichéry, dans l’Ashram, mais ceux qui ont entre eux le lien de la connaissance que Sri Aurobindo a donnée et de la volonté de vivre selon cette connaissance), il leur reste la possibilité d’intensifier leur aspiration, leur volonté, leur effort, de rassembler leurs énergies et de raccourcir le temps de la réalisation. Il leur reste la possibilité de faire ce miracle individuel (et collectif dans une petite mesure) de conquérir l’espace, la durée, le temps nécessaires pour cette réalisation ; de remplacer le temps par l’intensité de l’effort, et d’aller assez vite et assez loin dans la réalisation, pour se libérer des conséquences de la situation terrestre actuelle ; de faire une concentration de force, de puissance, de lumière, de vérité, telle que par cette réalisation même on soit au-dessus et à l’abri de ces conséquences, qu’on jouisse de la protection octroyée par la Lumière et la Vérité, par la Pureté — la Pureté divine par la transformation intérieure — et que l’orage puisse passer sur le monde sans qu’il arrive à détruire ce grand Espoir de l’avenir proche ; que l’ouragan n’emporte pas ce commencement de réalisation. 

Au lieu de s’endormir dans une quiétude facile et de laisser les choses s’accomplir selon leur rythme propre, si l’on tend sa volonté, son ardeur, son aspiration et que l’on surgisse dans la lumière, alors on peut avoir la tête plus haute; on peut avoir, dans une région supérieure de conscience, de la place pour vivre, pour respirer, pour croître et se développer au-dessus du cyclone qui passe. 

C’est possible. Dans une toute petite mesure, cela a été déjà fait au moment de la dernière guerre, quand Sri Aurobindo était là. Cela peut se refaire. Mais il faut le vouloir et que chacun fasse son propre travail aussi sincèrement et aussi complètement qu’il le peut. 

Entretiens 1957 – 1958, La Mère

Aspirer, tenir, renforcer ma volonté, aller au-delà de mes peurs, de mes doutes et tendre, tendre encore vers la lumière, pour qu’elle jaillisse. 

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